La mélancolie évoque dans le langage courant un sentiment de tristesse, de regard vague à travers la fenêtre par temps de pluie, le visage appuyé sur la main, l’oeil vide observant les gouttes échoir le long des vitres, rêvant d’un monde perdu qu’il paraît difficile de retrouver…
La mélancolie est une forme grave de dépression s’exprimant par un repli sur soi, un dégoût de vivre et pouvant parfois conduire au suicide. Pourtant, alors que la mélancolie peut évoquer une tristesse créatrice et apaisante, sur le plan psychiatrique elle est une maladie infirmante dans laquelle le patient s’enferme, fuyant un monde dans lequel il ne trouve pas sa place.
La dépression, quelle que soit sa forme, est un mal endémique au coeur de nos sociétés et prend sa source, souvent, dans l’impossibilité pour ceux qui en sont victimes, de trouver un sentiment heureux et optimiste dans le monde qui les entoure, sur le plan strictement privé mais plus problématique, sur le plan professionnel.
Dans une société démocratique où l’Homme s’est libéré sur le plan économique et social, où il paraît pouvoir être maître de ses choix et libre d’accéder à une vie sans contraintes psychologiques, un nouveau mal plus pernicieux l’enferme dans un isolement et un individualisme réveillant les instincts les plus primaires de peur de l’autre et de rejet de l’altérité.
Depuis plusieurs années, le contentieux du harcèlement moral au travail a explosé entraînant des formes plus ou moins graves de dépression et de repli sur soi.
La mélancolie est néanmoins un mal mystérieux, mal du siècle durant la période romantique, il a fasciné l’histoire et les âges depuis l’antiquité en ce qu’il a généré quantité d’oeuvres artistiques fascinantes.
Dans le cadre de son activité professionnelle sur le harcèlement moral dans la fonction publique, l’avocat rencontre au quotidien des personnes victime de dépression. Dans sa qualification juridique, le harcèlement moral est constitué lorsqu’il y a atteinte à la santé qui se traduit systématiquement par un syndrome dépressif réactionnel et dans les cas les plus graves par des tentatives de suicide ou un suicide. L’explosion de ces cas et l’observation du même symptôme chez tous les agents victimes interroge forcément le praticien du droit, dont la compétence trouve ses limites dans la compréhension d’un mal qui relèverait plutôt de l’interprétation et du traitement médical. Et pourtant, le contentieux administratif doit permettre de trancher sur des questions subjectives d’atteinte aux conditions de travail et à la personne. De même des actions de prévention sont à mener au stade même de la réflexion du management et des ressources humaines.
Outre la confrontation quotidienne à ce mal endémique, l’idée de cette étude m’est venue au souvenir d’une huile sur bois de taille modeste que j’avais pu voir il y a quelques années au Musée d’Unterlinden à Colmar intitulée « La Mélancolie », datée de 1532 et peinte par Lucas Cranach.
Il ressort parfois du sens courant donné à la mélancolie un sentiment d’amour de la tristesse dans sa beauté créatrice, alors qu’elle est un sentiment schizophrène, doux mélange de génie et de folie destructrice.
C’était d’ailleurs le titre de l’exposition présentée aux galeries nationales du Grand Palais fin 2005 consacrée à la mélancolie, « Mélancolie, génie et folie en occident ». Ainsi la mélancolie, psychose maniaco-dépressive, dépression profonde de l’humeur marquée par une inhibition psychomotrice, douleur morale intense avec désespoir, anxiété majeure et autodépréciation, idées délirantes sur le thème de l’indignité, de la culpabilité, de la ruine, risque suicidaire élevé m’a soudain rappelé les symptômes observés chez toutes les personnes victimes de harcèlement moral dont les conditions de travail ont fortement porté atteinte à l’image qu’ils avaient d’eux-mêmes….
On dénote souvent chez ces personnes un besoin permanent de justifier les situations vécues, d’alerter les autorités hiérarchiques les plus hautes par une production verbale et épistolaire confuse et volumineuse, manifestant ainsi la frustration et l’écoeurement de ne jamais être entendu et que justice ne soit pas rendue. De l’absence de dialogue naît alors la volonté obsessionnelle d’alerter. En l’absence d’interlocuteur spécialisé, la personne harcelée se replie peu à peu sur elle-même et nourrit les idées les plus noires jusqu’à parfois mettre fin à ses jours.
Dans son expression artistique, la mélancolie devient fascinante en ce qu’elle a permis aux artistes, en pleine souffrance, d’en ressortir une oeuvre esthétique et troublante.
La mélancolie est-elle alors douce rêverie, source d’inspiration, ou bien souffrance et déchirure atroce, ermitage entraînant solitude et repli, prostration, abattement ? La mélancolie ne serait-elle pas l’expression d’un profond sentiment d’humilité face à la complexité et incompréhension du monde ? La mélancolie est-elle un sentiment négatif et condamnable, une maladie de l’âme entraînant l’exclusion de l’être ou au contraire la sensation d’être au monde, l’émerveillement face à l’immensité de la Nature, l’émerveillement face à sa condition d’homme, simple, mortel, perfectible mais si simple, face à ce qu’il ne domine pas, dans sa quête de sens ?
Pourquoi quelques unes des plus grandes œuvres (littéraires, picturales, musicales…) de l’histoire sont-elles nées au prix d’une terrible souffrance, au prix de cruels sacrifices ? Pourquoi la plupart des génies de l’histoire étaient-ils qualifiés de fous, frappés de mélancolie ? Etaient-ils trop conscients du monde, leur intuition était-elle si juste qu’ils dépassaient leur condition et l’inscrivaient dans l’histoire ? Leurs affectations cérébrales étaient-elles à la source de ce dépassement et de création ?
Aucune disposition d’âme n’a occupé l’Occident aussi longtemps que la mélancolie. La mélancolie est aussi considérée depuis l’Antiquité comme le tempérament des hommes marqués par la grandeur – les héros et les génies. Sa désignation comme « maladie sacrée » implique une dualité. Ainsi, malgré l’approche médico-scientifique actuelle sous le terme de dépression, la mélancolie reste mystérieuse. Elle est un vecteur de fertilité, de lucidité, de clairvoyance, mais aussi paradoxalement de désespoir.
Jean Starobinski et Wolf Lepenies ont dit que la mélancolie était une forme de « mise à distance » de la conscience face au « désenchantement » du monde. La mélancolie serait un moyen de sublimer le réel par l’imaginaire, sorte de pays de Peter Pan, le pays où l’on ne grandit jamais et où finalement, on n’aborde jamais le monde dans sa plus stricte réalité parce qu’il n’est que souffrance.
L’iconographie de la mélancolie est d’une infinie richesse et il n’est donc pas étonnant que ce soit l’histoire de l’art qui ait su la première fournir les bases de ce que l’on appelle le malaise saturnien. Franscisco Goya peindra en 1823 Saturne dévorant l’un de ses enfants reprenant le thème de Cronos. Cette dévoration, absorption, relaterait la racine même de la mélancolie, ou encore ses prémisses. De la peur de vivre naît aussi la peur de l’autre, au point de dévorer ceux qui nous sont les plus proches.
La tradition astrologique a attribué la mélancolie, la méditation, le goût des abstractions, l’introversion, la frustration et la solitude à Saturne. Elle en a fait l’astre des silencieux, des savants, des sages. Nourrie de traductions arabes recueillant des traditions romaines et orientales, l’astrologie médiévale établit un lien entre les planètes et les humeurs, en particulier entre Saturne et la bile noire. On interprète généralement comme néfaste l’influence de cet astre et, au delà des tempéraments mélancoliques, on finit par ranger sous l’appellation d’« enfants de Saturne » tous les êtres déchus ou marginaux de la société, notamment les artistes.
Aristote s’interrogeait ainsi « Pour quelle raison tous ceux qui ont été des hommes d’exception, en ce qui regarde la philosophie, la science de l’Etat, la poésie ou les arts, sont-ils manifestement mélancoliques, et certains au point même d’être saisis par des maux dont la bile noire est l’origine […] ? ». Le chant du cygne n’est-il pas le plus beau, lors même que cet animal approche sa dernière heure ? Le passage d’une humeur féconde créatrice à une crise s’explique au Moyen-Age par un croisement entre la théorie médicale et l’acedia, qui est une épreuve spirituelle caractérisée par des tentations mondaines ou matérielles, le dégoût de sa vie et le doute sur son salut et sa vocation.
La mélancolie littéraire du Moyen-Âge central est fondamentalement l’« extension », puis la spécialisation progressive à des passions « laïques », d’une notion théologique qui s’applique par ailleurs à certains personnages religieux (ou assimilés à des religieux). Bien plus qu’un état d’âme, la mélancolie est un véritable dispositif anthropologique d’une grande polyvalence qui structure la description des bouleversements existentiels, mais aussi de nombreuses infractions aux normes sociales explicites ou implicites.
Au croisement des savoirs religieux, médicaux et littéraires, la mélancolie incite à réfléchir sur le conflit entre l’humain idéal et les humains réels… C’est là que les tableaux de Cranach et de Dürer prennent tout leur sens.
La gravure de Dürer représente un ange plongé dans un abîme de perplexité. De nombreux instruments en rapport avec la géométrie gisent à ses pieds. Alors qu’un soleil radieux éclaire l’horizon, la pose du personnage semble exprimer l’ampleur de la tâche qui attend le savant, confronté à la démesure de l’infini. Cette attitude – la mélancolie devenant ici songe, réflexion et paresse de l’esprit – n’est pas éloignée de celle des ermites méditant dans le désert. Au Moyen Age déjà, ce thème est largement exploité, par exemple dans le tableau attribué à Jérôme Bosch, « la Tentation de saint Antoine » où l’on voit le saint homme entouré de démons.
Pour la religion, la mélancolie ou acedia est synonyme de paresse, de renoncement : elle est donc péché. L’acedia, au départ, n’a rien à voir avec la paresse : c’est un malaise lié à l’excès de privations qui se saisit des moines dans le désert. Elle provient d’une activité cérébrale trop intense tournant à vide, faute d’échappatoire. Le grand saint Antoine, père de pères du désert, quand il subit des « tentations » subit en réalité un accès d’acedia, de pensées trop lourdes, trop fortes, trop pesantes, trop obsédantes. En s’emparant de ce symptôme, qui chez les Pères du Désert relève davantage du malaise psychique que du « mal », les chrétiens le transformeront en émission de pensées mauvaises et diaboliques. L’acedia deviendra ensuite, sous la plume de saint Thomas, le péché des péchés, le détournement volontaire du bien divin. Une certaine splendeur ténébreuse risquant à ce moment-là d’être associée à ce péché, les chrétiens d’Occident, peu fidèles à la tradition des pères du désert, sa hâteront de transformer l’acedia en paresse, et de la ranger parmi les sept péchés capitaux.
Désormais, l’acedia n’a plus aucune aura tentatrice ; elle est paresse de se lever le matin pour aller à la messe, puis paresse tout court. Cette gravure semble opposer à la fois la dure réalité du travail, l’effort, l’immensité du chemin à parcourir pour comprendre le monde et la douce rêverie distançant le savant du monde, afin d’avoir la force suffisante de le transcender et de le sublimer…on y retrouve le sablier du temps, la balance de l’équité, l’échelle à sept barreaux des 7 arts, une sphère, une pierre taillée à la forme irrégulière qui est en fait un polyèdre, une règle, une scie, un marteau…les objets symboles du travail du savant et de sa quête sont posés épars sur le sol pendant que l’ange savant, assis avec un compas tenu nonchalamment dans la main droite, le menton dans la main gauche, le regard légèrement agacé, semble rêvasser à un autre monde…en arrière plan de la gravure une chauve-souris rappelant le monde de la nuit tient un cartouche sur lequel est inscrit le nom de la gravure, mélancolia I, juste devant un soleil resplendissant…. Tel Icare souhaitant approcher le soleil, se brûle-t-on l’âme à vouloir comprendre et penser le monde de trop près?
Jean-Paul Sartre, lorsqu’il a rédigé la Nausée, voulait initialement intituler son ouvrage Melancolia, en hommage à la gravure de Dürer. Une des premières éditions avait d’ailleurs pour couverture cette gravure. La Nausée décrit un homme qui pris d’un profond dégoût pour ce qui l’entoure et pour ses activités se réfugie dans l’imaginaire. Un nouvel aspect de la mélancolie apparaît alors. La mélancolie serait-elle une fuite du réel, une évasion, propice à la création, mais déconnectée du monde? Cette fameuse prise de distance de la conscience face au désenchantement du monde, une façon de vivre dans le monde en se soustrayant à ses difficultés ?
L’huile sur bois de Cranach, par ses couleurs et quelque part une forme de provocation, semble encore plus dérangeante. Les mélancolies de Cranach (car il en a peint plusieurs) étaient vraisemblablement destinées à parodier la mélancolie de Dürer. Elles restent cependant dans l’histoire de l’art énigmatiques, fascinantes et muettes. La mélancolie de 1532 représente une femme, jeune et belle, assise en train de tailler une baguette de bois, vêtue de rouge et portant des ailes d’ange. Sur l’avant droit du tableau, elle taille le bois en regardant le spectateur d’un regard légèrement nonchalant. A ses pieds dort un chien, comme sur la gravure de Dürer. A sa droite, se dresse une table simple sur laquelle on peut trouver un plateau de fruits et deux verres. Derrière elle, deux sortes de pintades se nourrissent parterre. Devant elle se tient une sphère. Plus au fond, trois facétieux putti jouent dans la vaste pièce. A l’arrière plan et derrière l’ange, se tient une fenêtre ouverte où l’on découvre un paysage sombre. Un putto se balance, joue et attire l’attention des trois autres. Derrière lui le ciel est noir avec de gros nuages et de sombres cavaliers à l’intérieur dont on soupçonne qu’ils viendront dévorer ou enlever le putto sur sa balançoire. L’équilibre du tableau est troublant, le regard de cette femme si belle et tranquille est attirant mais l’œil est hypnotisé par ce sombre augure en fond de tableau qui semble annoncer le diable dont le rouge de la robe rappelle peut-être qu’il se cache déjà en cette jeune femme.
Dans la mélancolie peinte par Cranach en 1528, on trouve aussi un compas, un ciseau, une vrille, le même plateau de fruits et les deux verres. L’analyse de l’ensemble des mélancolies permet de comprendre le sens de ce tableau. La jeune femme fabrique une tige permettant de pousser la sphère à travers un cerceau, jeu des enfants. Cranach met ainsi en scène la haute abstraction de la géométrie que Dürer traduit par un polyèdre et par une sphère. Certains y voient la description d’un divertissement intellectuel aussi gratuit qu’absurde. Pour d’autres, l’axe horizontal du tableau représente le but rationnel de toute existence: subvenir à ses besoins, se marier et fonder une famille. L’activité intellectuelle et abstraite de la géométrie que semble avoir choisie la jeune femme serait un échappatoire aux contraintes du monde et la possibilité de fuir l’imaginaire représenté par l’arrière-plan sombre.
Ce tableau ancien a marqué la rupture entre le Moyen-Age et la conception de mélancolie en tant que paresse, et le siècle des lumières pour lequel la raison et l’accès à la connaissance ont permis de donner des réponses à la compréhension du monde.
Au 17ème siècle, Descartes définissait la mélancolie dans l’encyclopédie : « C’est le sentiment habituel de notre imperfection. […] elle est le plus souvent l’effet de la faiblesse de l’âme et des organes : elle l’est aussi des idées d’une certaine perfection, qu’on ne trouve ni en soi, ni dans les autres, ni dans les objets de ses plaisirs, ni dans la nature […] »
La mélancolie serait-elle la profonde croyance en une utopie qui sauverait le monde ? La mélancolie serait-elle alors blessure d’orgueil à penser un monde qui n’existe pas, par dédain pour celui qui est ?
La mélancolie bourgeoise du XVIIIe siècle devient un malaise de vivre général, une sentimentalité. Son décor est la Nature dont la solitude permet au sujet de se détourner du monde et de prendre conscience de lui-même. Ainsi, avec une figure comme le René de Chateaubriand (le roman est publié en 1802), c’est tout le courant romantique qui s’inaugure. Puis avec la mort de Dieu proclamée par Nietzsche se termine la longue histoire de la perte d’un monde garanti par la foi ; désormais la solitude de l’homme dans le monde est scellée. L’homme sans repère, ne pouvant se fier qu’à lui-même, déçu, sans réponses, n’a plus de pilier sur lequel se reposer et se replie dans une solitude monotone sans espoir.
« Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, Défilent lentement dans mon âme; l’Espoir, Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique, Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. »
À partir d’une fuite devant une réalité décevante, l’attitude mélancolique se transforme en une négation tragique du monde. Vers la fin du siècle, la mélancolie se radicalise et conduit à un véritable désespoir métaphysique qui s’exprime avec force dans la littérature, de Baudelaire à Huysmans. C’est tout le vocabulaire de l’acedia qui réapparaît. Mais il ne s’agit plus de combattre des tentations pour maintenir une foi, il s’agit de subir le malheur de la condition humaine. L’une des plus fortes images de cette aliénation est alors celle de l’homme solitaire au milieu des grandes villes. Et de même que la flânerie manifeste l’ennui et l’oisiveté du sujet, le spleen (en anglais, le mot désigne la rate, siège de la bile noire) devient l’expression moderne de la mélancolie.
Musset parle de mal du siècle, Chateaubriand de maladie morale abominable.
« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l’horizon embrassant tout le cercle II nous verse un jour noir plus triste que les nuits »
Au XXe siècle, la conscience malheureuse liée à la subjectivité solitaire du mélancolique se trouve aggravée par les effets de l’Histoire, qu’il s’agisse de l’échec des grandes utopies sociales et des idéologies politiques, ou des catastrophes collectives comme la Grande Guerre. Les totalitarismes favorisent le repli mélancolique sur soi. Le moment esthétique devient un moyen de distanciation par rapport au monde. Les tableaux de Picasso comme Guernica sont autant de déstructuration et de distanciation face aux horreurs que l’humanité traverse dans son histoire.
Je terminerai sur cette phrase extraite de Oberman, journal intime d’un héros malheureux, dévoré d’ennuis, de doutes et d’inquiétudes, écrit par Etienne de Senancour en 1804, « D’où vient à l’homme la plus durable des jouissances de son cœur, cette volupté de la mélancolie, ce charme plein de secrets, qui le fait vivre de ses douleurs et s’aimer encore dans le sentiment de sa ruine ? »
Ainsi s’il n’est pas de remède à apporter aux différentes sources qui conduisent à l’état mélancolique, son histoire à travers l’art et la littérature permet au moins de la comprendre. La forte augmentation de cas de dépression liée aux conditions de travail devrait inviter penseurs, philosophes, politiques et sociologues à ré-enchanter le cadre des relations de travail dont au quotidien, malheureusement, il ne ressort pas toujours une oeuvre artistique mais un profond sentiment de mal-être généralisé.